چکیده:
Les concepts de Beau et de Laid occupent une place importante dans
l’art et l’iconographie religieux du Moyen Age. Ils sont en effet
l’expression visuelle de l’opposition entre Bien et Mal. Ainsi toutes les
représentations du mal se caractérisent par une rupture de la symbolique
sacrée et ne se manifestent que par opposition au modèle divin. Le
romancier champenois du XIIe siècle, Chrétien de Troyes, est
manifestement sous l’influence de cette vision du monde où tout est
correspondance, où les différents niveaux de l’être communiquent et
échangent leur valeur. D’un roman à l’autre, il évoque systématiquement
des personnages laids ou difformes qui incarnent le mal : laide
demoiselle, gardien des essarts ou nains. Pour autant le laid n’est pas
toujours unilatéralement l’expression du mal. Il peut renvoyer également
à une idée plus subtile. C’est ainsi que, selon une perspective différente,
le laid peut être considéré plus beau que le beau lui-même, car le laid
plus que le beau prouve que les formes visibles ne sont qu’un symbole
de la beauté parfaite et non point le beau véritable. Chrétien de Troyes
relativise ainsi le concept de la beauté.
خلاصه ماشینی:
Difformité et laideur dans l’œuvre de Chrétien de Troyes Andia ABAÏ* Maître assistant, Faculté de littérature et des Sciences humaines, Université Shahid Beheshti (Date de réception : 16/02/2019; Date d’approbation : 15/09/2019) Résumé Les concepts de Beau et de Laid occupent une place importante dans l’art et l’iconographie religieux du Moyen Age. Ils sont en effet l’expression visuelle de l’opposition entre Bien et Mal. Ainsi toutes les représentations du mal se caractérisent par une rupture de la symbolique sacrée et ne se manifestent que par opposition au modèle divin.
Position exceptionnelle cependant, car Chrétien de Troyes identifie essentiellement la laideur à la négativité, mais dont les rares occurrences signalent néanmoins une vision du monde qui sait s’affranchir du manichéisme ou des schémas : c’est ce que nous allons voir dans un deuxième temps.
1. Difformité et laideur comme expression du mal Les concepts de Beau et de Laid occupent une place importante dans l’art, la littérature et l’iconographie religieux du Moyen Age. Ils sont en effet l’expression visuelle de l’opposition entre Bien et Mal. En ce qui concerne l’iconographie ecclésiastique, Michèle Vauthier souligne à juste titre que « toute beauté consiste dans l’identité ou la proportionnalité.
La fonction négative du nain dans les romans de Chrétien de Troyes en particulier et de la tradition arthurienne en général s’inscrit dans une cosmologie du beau et du laid propre au Moyen Age. Selon Chantal Verchere, dans la logique normative de l’esprit médiéval, tout écart d’origine religieuse, sociale ou magique, est traduit en termes d’anormalité physique (Verchere, 1978 : §1).